La séparation professionnelle, en parlons-nous suffisamment aujourd’hui ?
Dans un temps où les salariés ont tendance à vouloir voir de nouveaux horizons plusieurs fois dans leur vie, il faut prendre en considération le départ d’un collaborateur pour chaque entreprise. Pourtant, nous n’avons pas réellement de formations qui permettent de la gérer de la meilleure manière possible.
La séparation professionnelle, quelle importance ?
Les enjeux sont réels, à commencer par le bien-être de l’employé comme de l’employeur.
Ces dernières années, nous faisons face à une augmentation considérable des départs professionnels vers l’étranger. En effet, l’Australie ou le Canada sont notamment des destinations phares qui attirent beaucoup de travailleurs français pour se réinventer. Une des raisons ? Le vieillissement de leur population qui joue beaucoup, ce qui crée un manque de main d’œuvre pour eux.
De plus en plus d’entreprises laissent pourtant la possibilité de travailler en hybride voire à 100% en télétravail, ce qui laisse la possibilité de s’installer dans la ville de notre choix sans pour autant abandonner notre travail, mais cette situation ne peut pas convenir à tout le monde et l’opportunité de se réinventer reste parfois plus intéressante.
Les enjeux émotionnels ?
Vient alors le moment de la séparation professionnelle pour le collaborateur et son employeur.
Le choix de quitter son emploi engendre des enjeux réels ainsi qu’une charge émotionnelle qui peut s’avérer conséquente pour les deux parties.
Quelle que soit la base du contrat professionnel, l’âge des deux parties, leurs termes, leur implication ; il est rare que les deux soient à l’origine de ce choix. Il est plus courant que l’un l’impose à l’autre, ce qui peut alors générer un sentiment d’abandon voire de rejet à l’intérieur d’eux, même si ces émotions ne sont pas visibles au premier abord.
« Dans le domaine professionnel, on a tendance à cacher tout ce qui relève de l’affectif. Pourtant, on reste des êtres humains. Et quand on part, ces émotions sont là qu’elles soient positives ou négatives», explique Emeric Lebreton, docteur en psychologie.
*source : AirZen Radio
On peut se retrouver face à tous types d’émotions qui peuvent s’exprimer en fonction du tempérament et de l’historique personnel et professionnel de la personne quittée. Il faut prêter une attention importante à ces émotions afin que ces dernières n’impactent pas votre organisation et vos rapports avec le reste de vos collaborateurs suite à une séparation professionnelle, soudaine ou non.
Près de 520 000 démissions par trimestre entre fin 2021 et début 2022*. Ce nombre représente un des plus hauts niveaux historique concernant la séparation professionnelle.
*source : dares.travail-emploi.gouv.fr
Le rôle de l’intelligence émotionnelle
Il est bien connu qu’une part de nos choix est guidée par nos émotions. Nous allons souvent dire que l’on “suit notre instinct”. Chercher à comprendre l’origine de ses sentiments ou encore à quelle histoire cela fait référence est un travail qui demande patience et connaissance de soi. De plus en plus de professionnels sont présents pour aider à comprendre l’intelligence émotionnelle au sein des entreprises. En effet, elle est de plus en plus importante avec le monde du digital qui ne cesse d’évoluer et qui va donc faciliter la création d’équipes interculturelles, ce qui augmente donc forcément le risque d’interaction et d’incompréhension entre les collaborateurs. L’intelligence émotionnelle est donc là pour permettre d’avoir le meilleur équilibre possible, en ayant de la cohésion et de la compréhension au sein des équipes grâce à une écoute et une analyse attentive de chacun par un professionnel.
La connaissance de soi, apprendre à s’écouter et se comprendre est un point de départ majeur pour nous orienter dans chaque décision que nous prendrons dans notre vie et pour mieux gérer une potentielle séparation professionnelle.
Cela nécessite un courage important il est vrai, entre deux individus c’est généralement celui qui sera le plus intelligent d’un point de vue émotionnel qui aura la bienveillance de s’assurer que la séparation professionnelle entre les deux parties se passe au mieux.
60%* des démissionnaires en France déclarent qu’ils se sentaient finalement mieux avant.
*source : article de Jéromine Doux pour Maddyness
Ils ressentent un certain regret qui peut notamment être dû à un manque de réflexion concernant la décision qu’ils ont prise. Sur un marché de l’emploi très axé sur les diplômes en France, il est compliqué d’envisager une réorientation. La séparation professionnelle se réalise généralement donc uniquement avec l’entreprise pour en trouver une autre mais toujours dans le même domaine d’expertise. Les études pensent que c’est une des raisons pour lesquelles nous nous retrouvons face à 60% de français qui regrettent leur démission.
La communication est la clé dans ces périodes, ne tournez pas autour du pot. N’ayez pas peur de poser les mots et d’engager la discussion. Les résultats ne seront que bénéfiques : plus d’appréhension, plus de non-dits, l’employeur et l’employé seront donc tous les deux prêts à faire face à cette séparation. Cela évitera également d’avoir affaire à une situation de malaise ou d’animosité par la suite si vous étiez amenés à vous recroiser par hasard.
A la fin de ces discussions et réflexions personnelles, prenez le temps de faire le bilan sur comment se passe votre séparation et ce qu’il en est de vos émotions. Est-ce plutôt un soulagement, de l’inquiétude ou même du doute ? Les options sont nombreuses mais aucune n’est mauvaise, dans tous les cas en avoir parlé reste la meilleure chose que vous ayez pu faire.
Alors oui, on s’attend forcément à une fin lorsque l’on signe un contrat et ces dernières sont généralement mises en place de manière à ce que tout se passe au mieux pour les deux parties. Cependant, nous vous conseillons tout de même de prendre le temps de vous poser et réfléchir face aux émotions que peut engendrer la séparation professionnelle lorsque vous la sentez arriver. Cela vous évitera le sentiment d’être dépassé par la situation ou pas suffisamment prêt, que vous soyez la personne qui quitte ou celle qui est quittée.